mardi 9 octobre 2007

L'emprunt obligataire à défaut du leasing



Khalid M'hammedi, Directeur du Développement financier de Mediaco International, revient sur les enjeux de cette opération.

F. N. H. : Mediaco vient d'initier un emprunt obligataire d'un montant de 70 MDH, alors qu'elle recourait habituellement au leasing. Pourquoi avoir changé de mode de financement et quel en sera l'impact financier en terme d'optimisation de coût des ressources ? Khalid M'hammedi : Nous avons décidé de changer de mode de financement pour deux raisons : diminuer nos coûts financiers et traiter en une seule fois par an la levée de fonds. En effet, l'émission obligataire qui est émise au taux de 4,76% ne peut pas être égalée par les taux appliqués par les sociétés de leasing. Cependant, le leasing aura toujours sa place dans nos business plan futurs grâce à la flexibilité qu'il apporte et la rapidité pour des opérations spot bien ciblées. Cette volonté propre a coïncidé avec le problème de suspension de l'exonération de TVA des sociétés de leasing, ce qui nous donne une autre alternative en attendant que les sociétés de leasing se penchent pour trouver une sortie à cette situation. F. N. H. : Le produit de cette émission devrait servir essentiellement l'achat de matériel de manutention et de camions-bennes. D'autres émissions sont par ailleurs prévues pour boucler les 180 MDH initialement arrêtés par l'AGO de Mediaco. A quoi seront destinés les produits de ces futures opérations? K. M. : Cette première tranche servira à financer l'acquisition de grues et de camions-bennes nécessaires en 2007 et en adéquation parfaite avec le business plan présenté au public lors de notre introduction en Bourse dans un premier temps, et lors de la présentation de la note d'information de l'émission obligataire visée par le CDVM le 13 mars 2007, dans un second temps. Toutes les futures opérations, si elles ont lieu, serviront à financer le matériel de production dont Mediaco Maroc aura besoin pour les prochaines années. F. N. H. : Hormis le fait que vous faites appel plus facilement au marché, pouvez-vous nous dire brièvement ce que votre récente introduction en Bourse a rapporté à Mediaco? K. M. : Cette possibilité de faire appel au marché est l'intérêt majeur de notre introduction en Bourse. Cela nous a permis de diversifier notre ingénierie financière. De plus, cette introduction a généré également une formidable publicité de manière indirecte : une communication financière récurrente qui reflète bien notre image de rigueur et de performance. F. N. H. : Un commentaire sur les résultats 2006 de Mediaco? K. M. : Bien qu'ils ne soient pas encore publiés, ils sont en adéquation quasi parfaite avec les projections présentées sur la note d'information du 13 mars 2007 en terme de chiffre d'affaires et dépassent ces mêmes projections en terme de résultat net. Notez également que nous avons respecté toutes les recommandations prudentielles comptables en terme de provisions. Propos recueillis par D. W.


Finance News

Mediaco Maroc persiste et signe


Deux nouveaux contrats à Tanger et avec Samir

Mediaco Maroc, filiale du groupe français Mediaco, vient de conclure deux nouveaux contrats avec la SRPTM, gestionnaire des travaux à Tanger-Med, et Tekken, société chargée de la construction de la nouvelle unité de la Samir. A cet effet, le spécialiste du levage et des services industriels devrait livrer au nouveau quai Ro Ro du port Tanger 50 camions et 2 grues chenilles de 250 tonnes.Il devrait également mettre à la disposition de Samir Upgrade une vingtaine de machines comprenant des grues de 35 à 300 tonnes. Une année après son introduction en Bourse, Mediaco Maroc continue de relever le défi de décrocher de nouveaux marchés.Cet événement devrait contribuer à renforcer le chiffre d'affaires de Mediaco, initialement estimé à 220,6 MDH pour 2007. Bénéficiant du contexte favorable dans lequel évolue le secteur du BTP au Maroc, Mediaco Maroc avait affiché un chiffre d'affaires de 186,1 MDH l'exercice écoulé, en progression de 62,4 % comparativement à fin 2005.En dépit de cette bonne tenue des réalisations commerciales, l'alourdissement des charges opératoires, notamment les achats consommés (+85 % à 61,8 MDH) et les autres charges externes (+78,4 % à 94 MDH), s'est traduit par un effritement de près de 82 % du résultat d'exploitation à 1 MDH. Par conséquent, la marge opérationnelle passe de 4,9 % en 2005 à 0,5 % au titre de l'année écoulée. Pour sa part, grevé essentiellement par des charges d'intérêts en accroissement de 3,6 MDH, le résultat financier creuse son déficit de 2 MDH à moins de 3,4 MDH. In fine, compte tenu d'une plue value sur cession d'immobilisation de 18,4 MDH, le résultat net a effectué un bond de 61 % à 6,5 MDH. Néanmoins, la marge nette est ressortie en stagnation à 3,5 %.


Le matin du Sahara le 28/08/2007